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BURTY-HAVILAND

Paul Burty Haviland naît à Paris en 1880. Il est le fils de Madeleine Burty et de l’américain Charles Haviland, lequel a construit un empire industriel de la porcelaine à Limoges.

Par son grand-père Burty, celèbre critique et collectionneur ainsi que par son père qui reçoit dans son « studio » d’Auteuil, Paul Haviland évolue dans le monde de l’art depuis son enfance. Renoir peint son portrait à 4 ans, en 1884. Il rencontre les amis artistes de son père, Félix Bracquemond, Albert Dammouse et Ernest Chaplet. 

 

En 1899, à l’âge de 19 ans, Paul Haviland quitte la France pour les Etats-Unis où il intègre la prestigieuse université d’Harvard. Il y suit un cursus de droit et en sort diplômé en 1901. Poussé par un père autoritaire, il doit reprendre les affaires de l’entreprise familiale à New-York, mais Paul va peu à peu  s’émanciper de l’autorité paternelle pour vivre ses propres passions qui sont alors le théâtre, la poésie et la photographie. 

 

En 1905, ouvre à New York la Galerie 291 d’Alfred Stieglitz que Paul et son frère Franck fréquentent régulièrement. Ce n’est qu’en janvier 1908 qu’il rencontre Stieglitz au cours de la première exposition de dessins de Rodin à New York. Paul apprend alors que la Galerie 291 connaît des difficultés financières, il va secourir son nouvel ami en devenant son mécène. Une amitié très forte naît entre les deux hommes. En janvier 1909, Paul signe son premier article dans Camera Work et en octobre il y publie sa première photographie. En 1910, il devient le rédacteur en chef de la revue. Ce portfolio créé par Stieglitz, réunit les plus grands photographes pictorialistes. Paul Burty-Haviland apparaît dès lors comme une figure incontournable du groupe Photo-Sécession. 

 

En 1907, Paul rencontre Marius de Zayas avec qui il se lie d’amitié. Ils vont travailler ensemble pour redynamiser la Galerie 291. En 1913, ils publient  un essai sur l’art moderne, à l’occasion de l’Armory Show où Haviland rencontre Francis Picabia. Zayas et Haviland vont beaucoup voyager ensemble, notamment en France et au Mexique où il découvre l’art précolombien qu’il collectionnera. 

 

L’implication  de Paul  dans ce groupe et l’influence de la photographie ne sont pas sans conséquences sur la bonne marche des affaires de la société Haviland & Co. Son père furieux du désintérêt de son fils, et très inquiet des résultats du bilan  financier, l’oblige à rentrer en France de toute urgence et le fait remplacer à la tête de l’entreprise.

 

De retour en France en juillet 1915, mis à l’écart des affaires familiales, Paul Haviland se passionne pour la Creuse. Il loue une maison-atelier à Crozant et réalise de nombreuses vues des ruines. Il rencontre Armand Guillaumin qu’il photographie devant son chevalet ainsi que Suzanne, fille de René Lalique qu’il épousera en 1917. Son beau-père lui confie la réorganisation de ses usines de verrerie. Il continue son activité de photographe en réalisant des portraits des membres de la famille Lalique-Haviland et de personnalités plus ou moins connues comme Paul Morand, Georges Picard, Louis Vignier, Zamacois où Lechavallier-Chevignard, directeur de la manufacture de Sèvres. Cependant, Paul n’est pas comblé par sa nouvelle vie qui l’ennuie, il est nostalgique de celle qu’il a laissé derrière lui à New York et certainement de la carrière qu’il aurait pu réaliser là bas. Toutefois, Paul a un rôle créatif important au sein de l’entreprise Lalique. Il est à l’origine de nouveaux thèmes, comme l’introduction de l’art précolombien et mexicain dans l’esthétique de la célèbre maison. 

 

En 1929, année de la crise boursière, Paul perd une partie de sa fortune. Il se voit donc contraint de vendre une grande partie de ses collections. Pour des questions financières, il commence la photographie commerciale. Il réalise un catalogue des peintures de sa femme ainsi qu’un ouvrage répertoriant toutes les verreries Lalique. En 1935, Paul Burty Haviland s’installe dans une ferme en Touraine. Outre l’activité viticole qu’il met en place, il se tourne vers sa passion pour l’astrologie et la graphologie. En 1948, il retourne à Paris jusqu’à la date de son décès en 1950.

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