Ibels est né le 30 novembre 1867 à Paris. On ne connaît pratiquement rien de son existence avant 1886-87 date à laquelle il raconte dans ses mémoires qu’il a fréquenté l’Ecole des Arts Décoratifs. Il entre en 1888 à l’Académie Julian, où il se lie d’amitié avec les Nabis; il adhère d’ailleurs au groupe dès le début, empruntant davantage son mode de vie et ses idées que ses méthodes picturales faites de séduisantes arabesques et d’un souci de décoration. Très concerné par l’écriture et par l’actualité, il participe assidûment à de nombreuses publications, ce qui lui vaudra son surnom de “Nabi journaliste”. Six années après la publication en 1898 -1899 du journal illustré Le Sifflet, qui lutte contre le mouvement antidreyfusard, Ibels se détache des préoccupations de ses amis nabis pour se consacrer au journalisme et à l’enseignement, ce qui implique un nombre d’oeuvres picturales très limité.       Ce peintre “proche du peuple” qui s’est formé essentiellement dans la rue se fait le chroniqueur des types sociaux les plus pauvres,  notamment des  artistes de divertissements populaires que sont les pitres de foire, les chanteurs de café-concert, les gens de cirque... D’ailleurs ami de Toulouse-Lautrec, il partageait avec lui la passion de ce milieu du spectacle et de la nuit, et réalise également des affiches.     

Ibels aime traiter la représentation du mouvement et surtout de la lumière. Les caractéristiques Nabis sont visibles dans ses œuvres, notamment par l’absence de perspective et les couleurs vives, le jaune, le rouge, le rose et le bleu.

Le cirque est l’un de ses sujets de prédilection comme en témoigne Thadée Natanson : “Ibels passait beaucoup de temps au cirque ... Il y a trouvé le point de départ de nombre de ses dessins ou de ses tableaux et il atteint, dans des profils de paillasses et de chevaux de voltige ou de gymnastes, un style.”