Jean-Michel COULON
Jean-Michel Coulon naît à Bordeaux en 1920 et montre un talent inné pour le dessin dès son enfance. Adolescent, sa rencontre avec Picasso est déterminante.
En 1944, son frère cadet résistant est exécuté par la Gestapo. Il décide de se consacrer à la peinture et les tonalités dominantes sont alors des nuances de noir, blanc et gris.
Coulon rencontre ensuite sa future femme, une violoniste américaine, et la couleur surgit dans sa peinture. Dès 1949 il est invité à une exposition de groupe à la galerie Jeanne Bucher, avec Braque, Picasso, Klee, Lanskoy, de Staël, Vieira da Silva, Kandinsky.
A partir de l’âge de 28 ans il expose régulièrement, notamment au Salon des Réalités Nouvelles. En 1950, la galerie Jeanne Bucher lui consacre une exposition personnelle qui attire des peintres devenus célèbres : Rothko, Soulages, Vieillard, ou encore Deyrolle. La même année il expose à New York à la galerie Sydney Janis qui confronte 15 peintres français et 15 peintres américains tels Ernst, de Kooning, Pollock, Tobey. En 1952, il participe à une exposition de groupe au MoMA de New York.
Son obsession du détail, ses multiples couches de peinture de différentes couleurs, de différentes épaisseurs et ses formats de taille réduite pourraient suggérer les maîtres hollandais et plus particulièrement les miniatures comme source d’inspiration.
Le décès en 1952 de son deuxième frère pilote de chasse et l’incendie de son atelier en 1955 le plongent dans une nouvelle phase difficile, sa peinture devient sombre.
Les années 1960 sont marquées par les voyages, surtout aux Etats-Unis. New York le fascine. Sa peinture se structure et devient plus verticale, très probablement influencée par ces vues panoramiques et les gratte-ciel.
Au début des années 1970, il déménage à Bruxelles où il va habiter durant 30 ans.
Il expose avec succès à la Galerie Régence chez Vokaer qui soutient également Alechinsky, Bram van Velde, Folon, Ubac, Vieira da Silva.
Cette période est marquée par des tableaux de très petits formats avec des coloris vifs et gais. Certaines séries sont grattées à la lime, laissant apparaître le châssis de bois.
A partir de Bruxelles, la famille voyage à travers l’Europe, notamment en Italie qui lui inspire des tons picturaux chauds. La curiosité de l’artiste n’est jamais assouvie.
Semblant refuser la reconnaissance du grand public, il décline ensuite toutes propositions d’expositions et reste très secret. L’attache à l’atelier est pourtant viscérale, il ne passera jamais plus de dix jours sans peindre.
Début 2000, la famille retourne vivre à Paris. Coulon passe de la peinture au collage et garde une dynamique créative étonnante.
A 80 ans, il retravaille d’anciennes toiles des années 50 et 60, notamment des grands formats, avec des morceaux de papier peints à la gouache, des déchirures de journaux ou de magazines.
Il décède à l’âge de 94 ans à Paris.
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