Nantes 1864 - Kervaudu 1930
Né le 4 avril l864 à Nantes, Ferdinand Loyen du Puigaudeau, fils cadet d'Émile du Puigaudeau et de Clothilde Van Bredenbeck de Châteaubriant, dévoile de manière précoce un véritable sens artistique et montre de réelles dispositions pour le dessin.
Encouragé et soutenu par son oncle Henri de Châteaubriant, alors son tuteur depuis la séparation de ses parents en 1879, le jeune Ferdinand reçoit une éducation artistique académique typique du x1xe siècle. Les maîtres anciens à l'instar du Caravage, l'influencent profondément et la réflexion qu'il mène sur les lumières naturelles et artificielles commence à se profiler.
Très indépendant, rebuté par les principes d'éducation de son temps, Du Puigaudeau refuse toute forme d'enseignement aux codes trop rigides : il décide d'apprendre seul au contact de la nature en s’inspirant d'œuvres de maîtres anciens et se défend d'être l'élève de qui que ce soit, au sens académique du terme. Les rencontres avec d'autres artistes de son temps et les échanges culturels lui permettent d'avancer dans sa propre réflexion artistique. Lors de son premier séjour à Pont-Aven en 1886, il devient ainsi l'ami de Charles Laval, l'un des plus proches disciples de Paul Gauguin. Il assiste ainsi, en y participant, à la formation et aux premières recherches de l'école de Pont-Aven dont le leitmotiv est le rejet de l'enseignement officiel. Ainsi mêlé aux activités créatrices de Pont-Aven, Du Puigaudeau se nourrit de cette influence, dont témoignent les toiles datant de cette époque.
L'accrochage au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts de 1890, suivi de son voyage en Suède marque un tournant dans sa carrière artistique. Il manifeste dès lors son intention de s'imposer dans les milieux parisiens. Sa rencontre avec le marchand Paul Durand-Ruel lui permet à ce titre d'acquérir une notoriété plus importante.
L’année 1900 représente une année faste pour Du Puigaudeau : sa première exposition personnelle se tient à la Galerie des Artistes Modernes et certaines de ses toiles sont présentées à l'Exposition Universelle, l'artiste affectionne alors les paysages de plein jour, genre relativement nouveau dans son œuvre. On y relève cependant des violets, des jaunes, des verts. qui ne sont pas sans rappeler ses séjours en Bretagne. Le voyage à Venise en 1904 correspond à une amplification de la tendance néo-impressionniste dans sa peinture.
En 1907, Puigaudeau s'installe définitivement au manoir de Kervaudu et va se consacrer essentiellement à son art et à l'éducation de sa fille, Odette : sillonnant la région à bicyclette, il peint les couchers de soleil sur la mer, les moulins, les marais salants et la côte sauvage.
Déçu par les affaires avec une tentative avortée d'exposition à New-York, marqué par la vieillesse, l'artiste va peu à peu quitter le devant de la scène, n'exposant qu'une fois l'an au sein du Groupe Artistique de Saint-Nazaire alors que paradoxalement sa renommée de peintre ne cesse de s'étendre.
« L'ermite de Kervaudu » s'éteint le 15 septembre 1930 sans avoir quitté en esprit son art qu’il évoque en ces termes à sa fille dans ces derniers moments de lucidité « Il y a encore tant de belles choses que j'aurais voulu peindre. Regarde cette lumière dorée sur les mûriers, cette lumière dont j'ai tant cherché les secrets. C'est dur de vous quitter toutes les deux et de quitter la lumière, les jeux des couleurs .. , » (carnet Odette de Puigaudeau, 1930).